Percy Fawcett : aventurier britannique à la recherche de la mystérieuse cité “Z” en jungle amazonienne

Convaincu que de grandes cités existaient dans les forêts les plus éloignées du Brésil, Percival « Percy » Harrison Fawcett, aventurier britannique du début du 20ème siècle, a perdu la vie à la recherche de cette mystérieuse cité “Z”.  

La cité oubliée

« J'avais eu vent d'histoires fabuleuses attendant tout explorateur qui laisse derrière lui les zones productrices de charbon pour s'aventurer dans les forêts éloignées. Elles n'étaient point exagérées. On retrouve dans ces contrées sauvages des animaux et insectes inconnus ici et qui intéresseraient bon nombre de naturalistes et même des Indiens blancs. Des rumeurs font état de pygmées, de mines perdues et de ruines anciennes. Rien n'a été exploré de ce pays au-delà de quelques centaines de berges ceinturant les cours d'eau. »

Percy Fawcett, né en 1867 à Torquay en Angleterre, croit fermement à ces rumeurs de “mines perdues et de ruines anciennes”.D’abord destiné à une carrière militaire, Percy Fawcett devient élève officier à Woolwich et c’est seulement quelques années plus tard, en revenant d’une mission secrète en Afrique du Nord qu’il se tourne vers la topographie.

 

À la recherche du “point Z” : trois expéditions entre 1906 et 1925

En 1906, en pleine époque de la « fièvre du caoutchouc » , l’officier Percy Fawcett accepte une mission de cartographie dont l’objectif est de définir le tracé de la frontière amazonienne entre la Bolivie et le Brésil. En tant que soldat britannique, le tracé est ainsi assurer d’être neutre. La Grande-Bretagne mise beaucoup sur cette mission et sur le différend qui existe entre ces deux voisins amazoniens dans l’espoir de gagner du territoire sur le sous-continent.

Le soldat Fawcett revient de cette première expédition convaincu que l’Amazonie est bien plus qu’un désert vert et que la forêt amazonienne héberge une civilisation cachée, antérieure à la civilisation actuelle.Percy nomme cette citée, la “citée Z” car pour lui elle serait la dernière pièce manquante au puzzle de l’humanité.

Itinéraires des différentes expéditions de Percy Fawcett au Brésil, sur les traces de la cité « Z » (1906-1925)

Quelques années plus tard, en 1911, grâce au soutien de la Société royale de géographie d’Angleterre, Percy Fawcett repart explorer et cartographier la jungle amazonienne dans la région frontalière entre le Pérou et la Bolivie. Pour cette nouvelle mission, le colonel est accompagné de deux de ses proches camarades de l’expédition précédente ainsi que de James Murray, biologiste.

L’équipe est obligée de modifier rapidement ses projets afin d’évacuer James Murray, qui supporte très mal le climat tropical. Près du but mais commençant à manquer de vivres et avec la Première Guerre mondiale étant sur le point d’éclater, l’équipe décide d’écourter la mission.

À son retour, Fawcett reste totalement obsédé par l’Amazonie et la citée “Z”. Il recherche toutes les informations possibles et découvre un manuscrit à la bibliothèque nationale de Rio de Janeiro qui le conforte dans ses croyances. Cet ouvrage de 1753 décrit les périples d'un aventurier portugais affirmant avoir découvert une cité antique “toute habillée d’or” dans la région de la montagne du ronfleur à l'est du rio Xingu, en Amazonie.

Quatre ans plus tard, après la guerre où il est blessé et promu colonel, Fawcett commence à se sentir trop vieux pour repartir, il souhaite passer plus de temps avec sa famille et semble avoir renoncer. Son fils Jack âgé de 21 ans, réussit à le convaincre d’entreprendre l'organisation d'une ultime expédition dans le but de partir à la recherche de la cité “ Z ”.

Colonel Percy Harrison Fawcett au Brésil, 1925

Ainsi, au printemps 1925, Percy, son fils Jack et son ami Raleigh Rimmel quittent la capitale du Mato Grosso avec l'intention de se diriger vers l'est, vers la fameuse montagne du ronfleur. Quelques semaines plus tard, le colonel adresse un dernier message :

« Nous sommes en ce moment au Camp du Cheval mort par 11° 43' de latitude sud et 54° 35' de longitude ouest. C'est le point où mourut mon cheval en 1920. Il ne reste que ses os blanchis. Nous pouvons nous baigner mais les insectes nous obligent à ne pas nous attarder un seul instant. Il fait très froid la nuit et frais le matin ; mais, vers le milieu de la journée, arrivent la chaleur et les insectes et, jusqu'à six heures du soir, nous souffrons au camp un véritable martyre. Vous n'avez à craindre aucun échec. »

L’énigme de sa disparition

Ce message sera le dernier. Le colonel Fawcett et son équipe ne donnent plus aucun signe de vie et les rumeurs commencent à se répandre. Certains affirment avoir aperçu Percy avec une princesse indienne, d'autres qu'il a découvert la cité perdue et qu'il a décidé d’y rester ou encore que son équipe et lui seraient les esclaves d’une tribu amazonienne.

En 1928, George Dyott, ancien colonel de l’armée britannique, organise une expédition de secours. Dyott et ses hommes empruntent le même chemin que Fawcett et ses compagnons et arrivent à un village anaqua, sur le rio Kuliseu. Ils y rencontrent le chef de la tribu, portant en guise de collier, une plaque de cuivre ayant appartenu à Fawcett. Ce dernier affirme qu'elle lui a été donnée par Fawcett en personne, avant que son équipe et lui se dirigent encore plus vers l'est. L’équipe de Dyott continue son chemin jusqu'au confluent du rio Kuliseu et du rio Kuluene, où se trouve la tribu des Kalopalos et décide de rebrousser chemin car ces derniers se montrent hostiles.

Presque 20 ans après, lorsqu’en 1943 le président brésilien Getùlio Vargas entreprend l'expédition Roncador-Xingu afin d’établir des bases aériennes dans la région, le journaliste Edmar Morel se joint à eux. Profitant de l’expédition pour se rendre chez les Kalopalos, il revient convaincu que la tribu a assassiné Percy Fawcett.

En 1947, les frères Claude, Leonardo et Orlando Vilas Boas, alors responsables de l'expédition Roncador-Xingu, se rendent chez les Kalopalos pendant plusieurs mois, afin de discuter de l’établissement des bases aériennes et d’obtenir des informations sur la disparition de l’expédition Fawcett. Parvenant à mettre la tribu en confiance, ils se rendent rapidement compte que Fawcett n'a pas pu dépasser les villages Kalopalos malgré les dires de leur chef, Ixarari, qui affirme que le colonel a continué son chemin jusqu’à se faire tuer par une autre tribu, les Kayapos.

En 1950, lorsque le chef Ixarari tombe malade, ce dernier demande à Orlando Vilas Boas de venir le rejoindre et lui confesse le meurtre de Percy Fawcett et de ses compagnons.

Suite à la mort du chef, Vilas Boas demande à voir la tombe ouverte de Fawcett. Les ossements retrouvés sont emmenés à l'Institut Royal d'Anthropologie de Londres, pour y être examinés. Cependant, les ossements ne correspondant pas. Le mystère demeure entier. Le colonel Percy Fawcett et ses compagnons ne seront jamais retrouvés.

Orlando Villas Bôas accompagnés de deux indiens Kalopalos avec les ossements supposés du Colonel Percy Fawcett

Un destin à la Indiana Jones

De ce destin à la Indiana Jones, le journaliste new-yorkais, David Grann, a tiré un roman riche de multiples questions. Dans son ouvrage La cité perdue de Z, ce dernier nomme la tribu des Kuhikugu, qui pourrait être, selon lui, à l’origine de la légende de la « cité de Z » à laquelle croyait l’explorateur.

La quête de Percy Fawcett a tant marqué les esprits que le colonel britannique inspirera récits, romans, films et séries. En effet, le réalisateur George Lucas s’est inspiré de ce dernier pour créer le personnage d’Indiana Jones.

Frise chronologique des expéditions du Colonel Percy Fawcett