L'Amazonie ou l’historique rencontre de deux mondes.
La forêt amazonienne, cette étendue de plus de cinq millions de kilomètres dont un tiers reste à ce jour encore inexploré, brille par sa mystérieuse immensité. Majestueuse et luxuriante elle apparaît comme un monde anachronique alimentant tous les fantasmes. Depuis des siècles, elle intrigue, fascine et attire en son sein les aventuriers du monde entier venus en déceler les multiples secrets.
Eh bien! mêle ta vie à la verte forêt, Escalade la roche au nobles altitudes. Respire, et libre enfin des vieilles servitudes, Fuis les regrets amers que ton cœur savourait. Dès l'heure éblouissante où le matin paraît, Marche au hasard; gravis les sentiers les plus rudes. Va devant toi, bais par l'air des solitudes, Comme une biche en pleurs qu'on effaroucherait. Cueille la fleur agreste au bord du précipice, Regard l'antre affreux que le lierre tapisse Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus. Marche et prête l'oreille e tes sauvages courses; Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus, Et la Muse aux beaux yeux chante dans l'eau des sources.
Théodore de Banville
La colonisation du Brésil au XVe siècle et la rencontre conflictuelle avec les populations indigènes En 1500, les Portugais arrivent pour la première fois au Brésil par l’est. Ils vont par la suite s’aventurer dans les confins du Brésil, à la conquête de l’Amazonie, animés par l’espoir d’y découvrir le mythique Eldorado recelant de richesses insoupçonnées. Ce mythe amazonien a attiré à la fois les explorateurs, les commerçants, les soldats et les missionnaires qui ont permis progressivement l’exploitation du bassin de l’Orénoque, de l’Amazonie et d’une grande partie de l’Amérique du Sud. La conquête de cet espace s’est faite par le fleuve et les hommes se sont de plus en plus profondément enfoncés dans la forêt afin d’y découvrir ce monde nouveau qui s’offrait à eux. Au fil de leur périple, les européens découvrent avec stupeur une terre largement habitée. On estime entre 15 et 20 millions le nombre d'habitants du Brésil à l'époque de la découverte. Les indiens vivent en ethnies. Certaines apparaissent hospitalières et sont intéressées à négocier. Les colons passent alors des accords et ces tribus deviennent leurs fournisseurs en matériaux exotiques.
Cependant, la colonisation ne s’est pas faite sans violence… L'agriculture indienne était de type collectif et nomade. La tribu défrichait une portion de terre par brulis, la cultivait, puis, lorsque la terre n'était plus productive, le groupe se déplaçait vers une terre encore riche laissant la parcelle en jachère. Ce mode d'exploitation se heurta à l'exploitation permanente des colons européens. Il en résulta des luttes meurtrières pour la terre. De nombreuses tribus sont alors repoussées vers d'autres régions ou se sédentarisent. De plus, pour répondre aux besoins de main d'œuvre, les colonisateurs portugais essaient de réduire en esclavage les Indiens des tribus avec lesquelles ils n’étaient pas parvenus à former d’accord. Ils organisent alors des expéditions appelées bandeiras pour capturer des Indiens et tentent également de trouver de l'or et des pierres précieuses. Les indiens sont par ailleurs décimés par les nombreuses maladies transmises par les européens.
L’actuel défi humain, vers une préservation de la richesse culturelle de l’Amazonie. Actuellement, la forêt amazonienne comprend 400 000 personnes dont 20 ethnies parlant 180 langues différentes. Cinq cents ans après l’arrivée des colonisateurs Européens, les Amérindiens continuent à présenter des organisations sociales originales et à profiter avantageusement des richesses naturelles de la forêt amazonienne. S’il reste encore quelques ethnies isolées, la plupart des tribus amérindiennes sont en contact de plus en plus fréquent avec la société moderne. En effet, une grande partie de la population indigène s'est occidentalisée, fusionnant avec les immigrants et adoptant le mode de vie européen. Néanmoins, si certaines ethnies s’occidentalisent peu à peu, d’autres conservent leur mode de vie ancestral en symbiose avec la nature. Ces populations sont animées par le profond désir de préserver cette forêt sacrée dans laquelle ils vivent. Dans ce contexte de profondes mutations, elles rentrent en résistance pour préserver leurs cultures et transmettre aux futures générations un patrimoine menacé.