8 choses à savoir sur l’Amazonie

Il existe différents mythes attachés à la forêt amazonienne qui résident

encore dans nos imaginaires: l’El Dorado, les cités perdues... Très ancrés, certains participent aux mystères qui entourent la plus grande forêt tropicale de notre planète. Faisons dès à présent un tour d’horizon des choses à savoir sur l’Amazonie.

1. L’Amazonie brésilienne est plus grande que l’Union Européenne.

L’Amazonie “légale” (nom donné par le gouvernement brésilien à l’ensemble des états qui composent l’Amazonie brésilienne) fait 5 millions de kilomètres carrés tandis que l’Union Européenne en fait exactement 4 324 782 millions.

2. La région de l’Amazonie s’étend sur 9 pays d’Amérique du Sud.

Si l’Amazonie brésilienne est plus grande que l’Union Européenne, imaginez la taille de l’Amazonie qui s’étale sur 9 pays d’Amérique du Sud ( Colombie, Bolivie, Pérou, Equateur, Venezuela, Suriname, Guyane, Guyane Française et… Brésil).

3. L’Amazonie abrite la plus grande biodiversité du monde.

Il n’y a pas que des plantes et des animaux qui vivent en forêt amazonienne, on compte 25 millions d’habitants rien que pour le Brésil! De plus, des 5 millions de plantes et animaux qui sont estimés dans le monde, 1 million vivrait en Amazonie. D’ailleurs, attachez-vous bien, il est estimé que 390 milliards d’arbres peuplent la forêt tropicale.

4. Ce n’est pas parce qu’il pleut que la forêt amazonienne existe, mais parce qu’elle existe qu’il pleut.

Ou bien… ce n’est pas qu’il y a une forêt là où il pleut, mais il pleut là où il y a une forêt.

Rappelez-vous le cycle de l’eau:

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Les arbres utilisent la lumière du soleil pour libérer une énorme quantité d’eau dans l’atmosphère. En une journée ensoleillée, un grand arbre arrive à transmettre 1000 litres d’eau dans l’atmosphère à travers sa transpiration. À l’échelle de la forêt amazonienne, cela ferait 20 milliards de tonne d’eau en 1 jour, c’est à dire davantage que ce que le fleuve Amazone déverse dans l’Océan Atlantique. Il y a donc un fleuve vapeur invisible au dessus de la forêt tropicale.

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 Le très brillant Antonio Donato Nobre  insiste: si on déforeste l’Amazonie, il s’arrête de pleuvoir. Et s’il ne pleut plus, la sécheresse s'abattra alors. En effet, il existe un phénomène que le scientifique brésilien appelle “le paradoxe de la chance “.

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Pour le comprendre, il suffit de prendre une carte du monde. On peut voir que dans la zone équatoriale il y a des forêts tropicales (entourées en vert) et que les déserts sont organisés à 30° de latitude nord, 30° de latitude sud, alignés. On peut aussi voir dans l'hémisphère sud les déserts d'Atacama, le Namib et le Kalahari en Afrique, mais aussi le désert d'Australie. Dans l'hémisphère nord on trouve le Sahara, Sonoma, etc. Mais il y a une une exception, bien curieuse : c'est le quadrilatère qui va de Cuiaba à Buenos Aires, de Sao Paulo jusqu'aux Andes. Ce quadrilatère aurait dû être un désert. C’est pour cela que ce phénomène s’appelle le paradoxe de la chance. Il y a donc quelque chose de différent en Amérique du Sud. Le phénomène s’apprêterait à la circulation sanguine: les fleuves du Brésil sont les veines qui irriguent le pays et le préserve d’une grande sécheresse.

5. Le nom Amazonie vient de la mythologie grecque: les Amazones.

Au XVIème siècle, Francisco De Orellana et d'autres conquistadores, sont attaqués par une tribu de femmes alors qu'ils sont en pleine exploration de la forêt tropicale.

C'est la Renaissance en Europe et les européens redécouvrent les récits de la mythologie grecque qui évoquent le rêve et l’aventure alors que nous sommes, en ce temps, en pleine « exploration des nouveaux monde ».

Les conquistadors situent là en Amazonie ce royaume mythique dont le monde occidental rêve depuis l’Antiquité ; car une rumeur se propage, « et si les créatures de la mythologie grecque s’étaient réfugiées sur le continent perdu, la lointaine Amérique ? » Il donne alors le nom d'Amazonie à la région et d'Amazone à son fleuve

6. Avant, la forêt Amazonienne était une mer.

C'était il y a 15 millions d'années et on lui donna le nom de mer Pebas. Cette mer se serait développée au cours du miocène moyen, pendant la formation de la Cordillère des Andes. Ce qui explique, aujourd’hui, l’incroyable biodiversité du bassin amazonien... Et sans doute l'existence de cette incroyable créature: le dauphin rose. La mer Pebas disparaît il y a  environ 5 millions d’années à cause du soulèvement progressif de l'Arche de Fitzcarrald.

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7. La forêt amazonienne n’est pas le poumon de la terre.

Dans les années 2000, une campagne choc de l’ONG WWF « Before it’s too late » fait connaître la formule médiatique « la forêt amazonienne est le poumon de la terre ». On entend en effet souvent dire qu’à force de déboiser la forêt amazonienne, on manquera d’oxygène. Pourtant, ce sont les océans qui méritent le mieux le titre de poumon vert, puisque le biomasse de ces micro-organismes est la 1ère productrice d’O2 et le premier puits biologique à dioxyde de carbone atmosphérique. Ce n’est donc pas dans la production d’oxygène ou la fixation de carbone que réside la véritable richesse de l’Amazonie mais bien dans son incroyable biodiversité. Le positif de cette campagne, qui reste partiellement fausse, est néanmoins la conscientisation autour de la déforestation de cette forêt tropicale dans ses pays respectifs et en dehors.

8. Les cités perdues ont vraiment existé.

L’archéologie révèle que certaines régions d’Amazonie étaient très peuplées à la veille de l’arrivée et de la colonisation européenne. Les recherches dirigées par Michael HECKENBERGER sont concentrées sur la région située aux sources de la rivière Xingu dans l’État brésilien du Mato Grosso. Cette zone est habitée par les Indiens Kuikuros.

Au VIème siècle, les ancêtres des habitants actuels arrivent dans la région en provenance de l’Ouest.

Ensuite, au XIIIème siècle des groupes parmi eux s’organisent pour constituer des ensembles urbains intégrés ; la population de la région est estimée à 30 000 à 50 000 individus.

En 1542, Gaspar de Carvajal écrit les chroniques de l’expédition guidée par Francisco de Orellana, il découvre avec stupeur une Amazonie peuplée et au XVIIIème siècle, les maladies et la réduction des Indiens en esclavage dévaste la population xinguana.

D’ailleurs en 1925, c’est dans le Xingu que le très connu explorateur Percy Fawcett disparaît en cherchant ce qu’il appela la “Cité de Z”.  Avant lui, 5 expéditions allemandes avaient déjà exploré le Xingu, séjournant auprès des populations locales. La seconde guerre mondiale fait rage et on abandonne toutes les recherches à ce sujet. Ce n’est qu’en 1970 que les chercheurs réexaminent les premiers récits d’Européens (Celui de Charles Mann, notamment) et au début des années 2000 que grâce aux satellites nous découvrons des anciens sites que l’on appelle alors “les cités perdues”.

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Voici de quoi alimenter vos conversations et vous faire gagner au trivial pursuit!

Les sources qui ont été utilisées pour cet article sont les suivantes:

  • Gregorio Duvivier "Amazônia", vidéo YouTube
  • "The last forest" Mark London et Brian Kelly
  • Dossier "La mer disparue" de Futura Science
  • "Le futur climatique de l'Amazonie" Antonio Lopes
  •  "Les cités perdues d'Amazonie", revue Pour La Science, article de Michael Heckenberger

8 choses à savoir sur l’Amazonie

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